Benjamin Fillon dans le chapitre sur Sainte-Hermine de Poitou et Vendée (1887, page 6), rapporte une aventure cocasse dont furent victimes André Tiraqueau et deux de ses compagnons de voyage. Louis Brochet dans Sainte-Hermine à travers l’Histoire (1899, pages 19 et 20) n’a pas résisté à la retranscrire.
André Tiraqueau (Né à Fontenay-le-Comte vers 1480 – Mort à Paris en 1558), le célèbre jurisconsulte, sénéchal de Fontenay, Conseiller au Parlement de Paris en 1541, ami de Rabelais, auteur de nombreux ouvrages de réputation mondiale, fut également sénéchal de Sainte-Hermine pour le compte de Louis II de La Trémouille, dit le Chevalier sans reproche , le propriétaire du château de Sainte-Hermine et des terres de la baronnie qui en dépendent.
Nous retranscrivons la version originale de B. Fillon.
A.B.
« Tandis que notre savant compatriote remplissait cette charge, il lui arriva, ainsi qu’à l’annaliste Jean Bouchet, procureur de la maison de la Trémouille, une aventure passablement comique. Ils se rendaient, en compagnie du greffier Baudin, au couvent de Trizay, lorsqu’ils furent assaillis, près de la Ranconnière, par des gens à la face barbouillé de suie, qui les dépouillèrent de leurs habits, et les laissèrent tout nus sur le chemin. On était heureusement au mois de juillet 1538, et les trois malheureux robins en furent quittes pour aller frapper, dans ce singulier équipage, à la porte des moines. Mais les auteurs de cette mauvaise plaisanterie le payèrent plus cher qu’ils ne le pensaient. Enquête faite, on apprit que son instigateur était Jehan Regnault, gentilhomme, demeurant à la Barre de Saint-Juire, qui avait voulu se venger d’une sentence prononcée à son détriment par le sénéchal. Un décret de prise de corps fut aussitôt lancé contre lui et ses valets, complices du méfait. Trois de ceux-ci furent condamnés à la prison, afin d’expier la faute de leur maître, qui en fut quitte pour une simple mercuriale. »