Pose de la première pierre du pont de Sainte-Hermine en 1833

Les Archives de la Vendée mettent en ligne des documents inestimables, certains sont d’un grand intérêt historique, d’autres sont cocasses comme le texte suivant, tous présentent des témoignages du passé que les historiens, les généalogistes, les biographes locaux sont heureux de pouvoir consulter aisément.

Ce rapport du registre des délibérations (R. D.) nous donne l’opportunité de rappeler comment la route traversait la Smagne au niveau de l’Ile Pontouis, à la fin du XIX^e siècle,

Aujourd’hui, vingt huit juillet mil huit cent trente trois, à huit heures du matin, le Conseil municipal de la Commune de Sainte-Hermine, les officiers de la garde nationale et les habitants de la dite Commune réunis, d’après l’autorisation de M. le Préfet du département de la Vendée en date du vint six courant, qui charge M. Gabriel Pelloquin, conducteur des Ponts et Chaussées, d’inviter les autorités de cette Commune à assister à la pose de la première pierre du pont qui se construit dans ce moment sur la rivière de la Semagne dans la traversée de Sainte-Hermine, se sont transportés avec un détachement de la garde nationale sur le radier du dit pont. Là réunis, autour du drapeau national fixé au centre du radier par les ouvriers employés à cette construction, le maire, le Conseil municipal et tout le cortège, se sont approchés de la pierre formant l’angle du socle, en amont à gauche, et sur l’invitation de M. le conducteur des travaux, chacun a frappé individuellement cette pierre, aux cris de « Vive le Roi des Français ». Cette cérémonie a été accompagnée de salves de mousqueterie, par le détachement de la garde nationale.

            Le  présent procès verbal a été rédigé en commémoration de cette solennité, où assistaient, Messieurs David maire, Chevallereau adjoint, Marchegay du Portail, doyen des conseillers municipaux, âgé de quatre-vingt neuf ans, Pelletreau, LeRoy, Boutet P.A., Godet Pierre, Jousserant, Jamier, Tillier, Doyen, Michelon, Marchegay, Hennequin notaire, conseillers municipaux ; Gabriel Pelloquin, conducteur des travaux, Chabot, commandant, Parenteau, adjudant major, Paquier, capitaine, Ach. David,  sous-lieutenant de la garde nationale.

            En mairie les jours, mois et an que dessus.

                        (Signatures des personnalités citées).

 

Le pont de Sainte-Hermine au début du XXe siècle

            Dès 1831, les Conseillers municipaux de Sainte-Hermine font part de l’état désastreux dans lequel se trouve le vieux pont qui joint les deux parties de la ville. Un nouvel ouvrage est construit en 1833, dont nous venons de rappeler la pose de la première pierre.

            À la fin du XIX^e siècle, la route de La Roche à Fontenay, à Sainte-Hermine, traversait la vallée de la Smagne. Elle passait le pont Tocard, qui enjambait le canal d’écoulement d’une source d’eau chaude (R. D. du 3 février 1839) où avait été construit un lavoir couvert. Après avoir traversée l’Ile Pontouis, elle enjambait la rivière sur le nouveau pont. Puis la route passait sur les biefs du moulin à huile. Le moulin était à sa droite (sud), il avait remplacé, en 1836, un moulin à blé. Sur sa gauche, se situait la retenue d’eau, alimentée par le canal du château, là on avait aménagé un abreuvoir. Enfin la route, recevait à sa gauche la rue du Moulin, venant de la place de l’église et sur sa droite, le chemin de Choreau, actuelle rue Louis-Philippe David, maire, puis elle remontait vers le centre-ville de Sainte-Hermine.

 

            Le nouveau pont sera très bien construit, aussi il survivra, sans dommages, à plusieurs inondations, comme celle de 1960. Toutefois le lit de la Smagne sera modifié, l’alimentation du moulin, désaffecté, sera court-circuité par le canal rejoignant la Smagne, muni d’une vanne.