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  • : Histoire Anecdotes du Pays de Sainte Hermine
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  • Charles Antoine Verly
  • Retraité vivant à Saint Hilaire du Bois, je suis toujours prêt à diffuser des informations concernant la région de Sainte Hermine en Vendée.
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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 17:09

 

 

            Jusqu’en 1906, Georges Clemenceau n’avait pas voulu entrer dans un cabinet ministériel, il s’était contenté de critiquer les gouvernements successifs, tant par sa parole cinglante que par sa plume acerbe et il s’était acquis une réputation de Tombeur de Ministères.

            Après 35 ans d’engagement politique, comme maire, député, sénateur puis journaliste et polémiste il ne manquait pas d’expérience. Porte-drapeau du radicalisme, ses amis lui avaient conseillé d’entrer dans un gouvernement afin de mettre en application ses idées et ses projets. Mais, autoritaire et déterminé, il lui semblait inacceptable que son action  puisse être entravée ou modifiée par un autre leader.        

            Les radicaux et la Gauche étaient au pouvoir depuis plusieurs années, mais leur mollesse l’irritait. Celle inertie lui semblait préjudiciable aux réformes sociales qu’il envisageait. Il était sûr que son heure était venue et qu’il devait accepter d’entrer dans la mêlée du pouvoir.

 

 

1- caric pr Moloch
Le Tombeur de Ministères

Par Moloch

2-Clemenceau 3

Georges CLEMENCEAU

Photo Manuel

           

            Le 13 mars 1906, le nouveau président du Conseil, Ferdinand Sarrien, le nomme ministre de l’Intérieur. Il va rapidement se montrer le personnage phare du gouvernement Sarrien, et son successeur désigné. D’ailleurs, à peine rentré de sa terre natale, le 20 octobre il sera chargé de former le nouveau cabinet.

            Le voyage qu’il fit en Vendée, du 30 septembre au 4 octobre 1906, fut l’occasion pour lui d’exprimer son amour pour le pays natal : « Plaine, Marais, Bocage, je suis resté fidèle à notre bonne terre » et « cette terre est la nôtre, nos anciens y dorment en paix, nous y avons vécu, nous y dormirons tous après la bonne tâche accomplie».

            Venu officiellement pour inaugurer un lycée de filles à La Roche-sur-Yon et un hôpital à Montaigu, il termina son périple en visitant, sans protocole, des contrées familières : Mouilleron-en-Pareds, La Réorthe, Luçon.

            Parti très tôt, ce mardi 2 octobre, en automobile, il se rendait à La Tranche, où l’attendaient ses amis Phelipon. L’étape de Sainte-Hermine était, sans conteste, une de celles qui lui tenait à cœur, car il y avait maints souvenirs de jeunesse. 

                                                                      

            Les Archives départementales mettent en ligne une riche documentation dont nous tirons cet article paru dans  La France de Bordeaux du mercredi 10 octobre 1906.

                                                                                                                                 A. B.


Sainte-Hermine

         Visite de M. Clemenceau. – Après les réceptions enthousiastes de  La Roche-sur-Yon et de Montaigu, M. Clemenceau, qui avait passé la journée du lundi dans sa famille à l’Aubraie, est venu à Sainte-Hermine le mardi matin, vers huit heures, accompagné de MM. Michel Clemenceau, son fils ; Paul Clemenceau, ingénieur, son frère ; Winter, son chef de cabinet ; Steenackers, directeur du personnel ; Crucci, l’un de ses secrétaires ; et plusieurs personnes de sa famille.  

         Il est reçu, sur le seuil de la mairie, par MM. Soullard, conseiller général et maire, et André Bujeaud, adjoint. Aussitôt qu’il met pied à terre, il est accueilli par une immense acclamation de : « Vive Clemenceau ! Vive la République !»

         Il pénètre dans la grande salle de la mairie, gracieusement ornée de fleurs, d’écussons et de drapeaux mis à profusion.

 

 

3 hotel de ville Poupin Mortagne

Hôtel-de-Ville de Sainte-Hermine

Photo Poupin Mortagne

4- urbain soulard

Urbain SOULLARD

maire de Sainte-Hermine de 1896 à 1908

Arch. Vendée

 

         M. le maire remercie très sincèrement M. Clemenceau de l’honneur qu’il fait à la ville de Sainte-Hermine. Il lui dit la joie, le plaisir, la fierté, l’orgueil de tous ses habitants de ce canton, qui fût le berceau de la famille Clemenceau, en voyant l’accueil chaleureux et enthousiaste qui lui a été fait, au chef-lieu du département, par la Vendée toute entière, heureuse d’acclamer en sa personne le plus illustre de ses enfants. 

         La réception de Sainte-Hermine moins officielle et surtout beaucoup moins nombreuse que celle de La Roche, n’en est que plus familiale et, s’il est possible encore plus cordiale et plus sympathique, car M. le ministre se trouve ici au milieu d’amis dévoués qui l’ont toujours connu, qui approuvent  entièrement son programme politique et le félicitent sincèrement d’avoir accepté le pouvoir dans des conditions difficiles, uniquement par dévouement à la République. 

         Alors, M. Soullard, maire, présente successivement le Conseil municipal de Sainte-Hermine, entièrement dévoué à la République ; M. Parenteau, président du Conseil d’arrondissement, le personnel de la justice de paix, les fonctionnaires, les membres du Cercle républicain, dont M. Clemenceau est président d’honneur, les maires, adjoints et conseillers municipaux des différentes communes du canton, notamment les maires de Saint-Aubin, Saint-Etienne, Thiré, la Chapelle-Thémer,  la Réorthe, le Simon, Saint-Jean-de-Beuné, etc. ; Sainte-Hermine et la plupart des communes voisines, le receveur des postes et télégraphes avec son nombreux personnel, les receveurs buralistes, les cantonniers, le chef de la brigade de gendarmerie, la délégation de la 58e section des Vétérans, venus pour remercier le ministre d’avoir approuvé les statuts de leur Société ; enfin tous nos amis politiques qui ont tenu à honneur, malgré l’heure matinale, d’apporter leurs chaleureuses félicitations à l’homme éminent qui occupe avec tant de distinction, le poste élevé qui lui a été confié dans le gouvernement de la République.

         C’est avec plaisir et émotion que M. Clemenceau, ayant un mot aimable pour chacun, serre toutes les mains qui se tendent vers lui. Il prend alors la parole. Dans une charmante improvisation, il rappelle le programme du gouvernement dont il fait partie ; ce programme a surtout pour objet d’améliorer le sort des travailleurs, des humbles, des déshérités ; de faire triompher la justice et la vérité, puis il fait allusion à l’affaire Dreyfus, rappelle que son ami Edouard Grimaux, qui habitait Sainte-Hermine, s’était posé courageusement en défenseur de celui qui fut condamné, quoique innocent ; il parle ensuite des amis et des bonnes relations qu’il avait jadis à Sainte-Hermine, où il est si heureux de se retrouver aujourd’hui et de voir ce canton entièrement et définitivement acquis à la République.

         A chaque instant, l’orateur est interrompu par des applaudissements et des cris nourris de : « Vive Clemenceau ! Vive la République ! »

         Ce n’est pas à la mairie, mais sous les halles qu’aurait dû avoir lieu cette magnifique réception, car près de huit cents personnes étaient entassées dans la grande salle de la mairie, le secrétariat, les couloirs, les escaliers, les vestibules et dans la rue, où étaient rangés les enfants des écoles laïques qui, avant le départ du ministre, ont joliment exécuté le chœur Gloire à l’Ecole laïque, qui nous a appris à penser et à aimer la République.  

         M. Clemenceau a adressé quelques conseils et quelques paroles charmantes aux enfants, les a remerciés, ainsi que leurs maîtres et maîtresses et particulièrement à M. Gouraud, instituteur, et Mlle Fouasson, directrice de l’école des filles. Il a laissé 100 fr. pour les écoles laïques.

         Après avoir reçu de nouveau les remerciements du maire, le ministre, enchanté de l’ovation qui lui a été faite, est remonté en automobile avec les personnes à sa suite, accompagné par de nouveaux cris répétés de : « Vive Clemenceau ! Vive la République ! ».

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 12:38

 

         Ce récit de Georges Clemenceau est tiré du chapitre « La chasse aux cailles » dans Figures de Vendée, Plon 1930 ( pp. 21-23).

 

 

         Dans la plaine de Sainte-Hermine, que j’ai tant de fois battue avec mon excellent ami Guinaudeau [1] et ce pauvre Édouard Grimaux, que l’affaire Dreyfus a tué en l’arrachant à son cher laboratoire de l’École polytechnique, la caille demeura jusqu’à ces dernières années un gibier de prédilection pour quelques amateurs. Nous étions tous trois d’une école très différente.

         Dès que son chien était à l’arrêt, Grimaux, incroyablement myope, roulait une cigarette et entamait le récit d’une expérience de chimie. Une caille partait. Le fusil de Grimaux à peine épaulé, faisait feu. Un autre coup, quelquefois deux, l’appuyaient.

- Il se peut, disait Grimaux philosophiquement, que vous l’ayez tuée. Mais je suis sûr, moi, de l’avoir touchée.

         Et il montrait une extrême satisfaction.

 

1--Clemenceau-a-la-chasse.jpg

Clemenceau à la chasse

par Pelletan

 

         Pour moi, je fus toujours trop grand marcheur pour me distinguer au tableau. Ma joie était de courir, de boire le ciel, le vent, la pluie, le soleil, de m’enivrer des senteurs de l’herbe, de m’émerveiller aux spectacles de la terre.

         Cependant Guinaudeau, en pantoufles souvent, pour mieux nous narguer, promenait ses rhumatismes le long de quelque haie d’où il pouvait surveiller son Sultan battant la plaine et choisissait pour s’asseoir le point vers lequel son instinct infaillible lui faisait prévoir que nous rabattrions le gibier.  

         Sultan, inlassable, avait pour trait particulier de parcourir la plaine à fond de train, en cheval de course, le nez en l’air, sans paraître jamais soupçonner qu’il fût telle chose au monde  que lièvres, cailles ou perdreaux. Parfois, pour être véridique, je dois convenir qu’il levait plume ou poil sans le vouloir, au hasard de sa course effrénée. Alors il s’élançait en boulet de canon, et l’on était une heure ou deux sans le revoir. Mais ce n’étaient là que des fautes passagères qu’il rachetait bientôt par des prouesses merveilleuses. Au plus fort de la course, Guinaudeau, suivant la tache blanche à l’horizon, voyait tout à coup le sûr pointer immobilisé.  Sultan était à l’arrêt, toujours naseaux au ciel, en catalepsie devant les nuages. Or, comme aucun évènement concevable n’aurait pu induire Sultan à forcer l’arrêt, Guinaudeau pouvait prendre son temps et arriver d’un pas nonchalant pour son coup de fusil. Ainsi le maître du chien se couvrait de gloire. Les exploits de Sultan ne se comptaient plus. 

         La légende voulait que les paysans, revenant du labour, avertissaient Guinaudeau que son chien était à l’arrêt en tel lieu. Sur quoi le bon chasseur expédiait tranquillement ses affaires, pour aller, avant le dîner, abattre le gibier que lui tenait fidèlement en réserve l’impeccable volonté du quadrupède fidèle.

 

2-Chasseurs

 

Les Chasseurs

 



[1] - Toussaint Guinaudeau  remplaça Grimaux comme pharmacien à Sainte-Hermine. Il était capitaine des sapeurs pompiers.

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 15:21

 

Nous devons à Madame Henriette Pilastre cet insolite article paru en 1843 dans Le Patriote Vendéen. Il nous donne l’occasion de rappeler l’histoire du cimetière protestant de Sainte-Hermine.

 

DE  L’USAGE  DES  CHAMPIGNONS

 


On nous écrit de Sainte-Hermine, le 29 octobre 1843.

Un évènement grave, et dont les circonstances ont été vraiment déplorables, vient d’avoir lieu récemment à Sainte-Hermine.

Le 19 octobre dernier, une famille composée d’un homme, d’une femme et de trois enfants, entassés dans un véhicule lui servant à la fois de dortoir et de salle à manger, vint élire son domicile sous la halle même de la ville. Le lendemain, chacun s’empressa de remplir le rôle qui lui était assigné. Les enfants firent leur petite récolte dans le voisinage, et le père, de son côté, vendait des galons et des allumettes chimiques. Tandis que la femme, initiée à la science du divin Esculape, s’occupait à soulager l’humanité souffrante.

Le jour suivant, les enfants parcoururent la campagne et firent une abondante récolte de champignons, aussi le soir même, une forte odeur de graisse empreinte encore du parfum de ce dangereux comestible, vint-elle frapper l’odorat des habitants du quartier. Le souper fut délicieux ; mais hélas ! Que d’angoisses devaient succéder à cet instant de réjouissance…

La femme, un petit garçon de six ans, une jeune fille de douze ans et un chien, leur fidèle compagnon de voyage, avaient seuls pris part au festin, le père n’ayant pas voulu y toucher et l’autre enfant s’étant trouvé absent. Les douleurs les plus atroces ne tardèrent pas à se faire ressentir ; la nuit et le dimanche se passèrent dans les tourments et les tortures les plus épouvantables. Ils étaient empoisonnés. Cachant pour ainsi dire au public la cause de leur malheur, ils eurent beau employer et le lait et l’huile qui leur furent abondamment fournis par les habitants, rien ne put alléger leurs cruelles souffrances !... Enfin la malheureuse femme succomba dans la nuit, et le matin, ce fut un horrible spectacle lorsqu’il fallut arracher de ce repaire fétide et dégoûtant un cadavre livide et échevelé… M. le Maire, informé de ce qui se passait, fit transporter le corps dans une maison voisine et, faisant appel à l’humanité de ses citoyens, avec ce zèle qui le caractérise, trouva le moyen de placer à l’auberge cette malheureuse famille et de lui prodiguer les secours qu’exigeait sa position.

M. le Curé, appelé sur les lieux en même temps que l’autorité, n’ayant pas cru accorder à cette femme les honneurs de la sépulture, sous prétexte qu’il existait de l’incertitude sur la nature de sa croyance religieuse – les uns, en effet la disaient catholique, les autres protestante – le maire n’hésita pas alors à lui donner place dans le cimetière des protestants, et accompagna lui-même la dépouille mortelle du pauvre abandonné… Heureux celui qui ne juge pas son frère et qui, plein de confiance dans la miséricorde divine, ne craint pas d’implorer l’Éternel en faveur de celui même qui l’aurait malheureusement méconnu.

Ce jour-là, le chien succomba à son tour ; puis deux jours après le jeune garçon, et aujourd’hui encore la fille est en grand danger.

On ne saurait appeler trop souvent l’attention publique sur le danger qu’il peut y avoir à faire usage des champignons, lorsque l’on n’est pas positivement fixé sur leur caractère vénéneux ou alimentaire, ni signaler avec trop de persévérance les nombreux accidents qui chaque année sont la suite de ces coupables imprudences. 

 

Nous voulons tout de suite rassurer nos lecteurs ; la fillette de douze ans n’est pas décédée à la suite de cet accident..

L’état-civil de Sainte-Hermine nous permet de connaître qui étaient les malheureux mangeurs de champignons :.

- Suzanne Marie AUDRIN, née à Uzel (Côtes du Nord) ; elle avait 64 ans et était mariée à Vincent URVOI.

- Pierre Jean Baptiste ASSELIN, natif de Chaillé-les-Marais, était le fils de Joseph Thélémaque ASSELIN et de feue Marie DUCHAIGNE, il avait 6 ans ½ .

 

Les malheureux furent donc inhumés dans le tout nouveau cimetière protestant.  Ne cherchez pas leurs tombes, il n’a pas été installé de pierre tombale ; on sait seulement qu’ils ont été enterrés en entrant dans la nécropole, sur la gauche.  

 

Cim prot Tombe David 

Monument funéraire de M. David et de ses deux femmes

Cimetière protestant de Sainte-Hermine

 

Les cimetières de Sainte-Hermine

 

C’est à la suite du décès de sa première épouse, en 1838, que M. Louis-Philippe Aimé DAVID, le maire, de confession protestante, décida de créer une nouvelle nécropole communale. A cet effet il acheta des terrains et décréta qu’il y aurait deux parties inégales : la plus grande, réservée aux catholiques et l’autre pour les protestants. Il fit clore le terrain destiné aux adeptes de la religion réformée. Et fit don de la totalité de la nécropole à la Commune (acte de donation en 1843). 

L’ancien cimetière communal était situé à la sortie de Sainte-Hermine, en contrebas de la route, sur la commune de Thiré. Il était inondable et insalubre, les inhumations y étaient impossibles en hiver.  Les enterrements y seront interdits à partir de 1845. Puis la plupart des sépultures seront transférées dans les nouvelles nécropoles et le terrain vendu. L’argent de cette vente fut employé à la clôture de la partie catholique.

Il succédait à une vieille nécropole située autour de l’église actuelle. L’ossuaire, encore existant, a été construit en 1847 pour y déposer les ossements recueillis lors de la construction d’une nouvelle église et de la désaffectation de l’ancien cimetière.

 

.                                                                                                                                A. B.

 

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 14:59

 Benjamin Fillon dans le chapitre sur Sainte-Hermine de Poitou et Vendée (1887, page 6), rapporte une aventure cocasse dont furent victimes André Tiraqueau et deux de ses compagnons de voyage. Louis Brochet dans Sainte-Hermine à travers l’Histoire (1899, pages 19 et 20) n’a pas résisté à la retranscrire.

 

André Tiraqueau (Né à Fontenay-le-Comte vers 1480 – Mort à Paris en 1558), le célèbre  jurisconsulte, sénéchal de Fontenay, Conseiller au Parlement de Paris en 1541, ami de Rabelais, auteur de nombreux ouvrages de réputation mondiale, fut également sénéchal de Sainte-Hermine pour le compte de  Louis II de La Trémouille, dit le Chevalier sans reproche , le propriétaire du château de Sainte-Hermine et des terres de la baronnie qui en dépendent.

         Nous retranscrivons la version originale de B. Fillon.

A.B.

 

 

 

         « Tandis que notre savant compatriote remplissait cette charge, il lui arriva, ainsi qu’à l’annaliste Jean Bouchet, procureur de la maison de la Trémouille, une aventure passablement comique. Ils se rendaient, en compagnie  du greffier Baudin, au couvent de Trizay, lorsqu’ils furent assaillis, près de la Ranconnière, par des gens à la face barbouillé de suie, qui les dépouillèrent de leurs habits, et les laissèrent tout nus sur le chemin. On était heureusement au mois de juillet 1538, et les trois malheureux robins en furent quittes pour aller frapper, dans ce singulier équipage, à la porte des moines. Mais les auteurs de cette mauvaise plaisanterie le payèrent plus cher qu’ils ne le pensaient. Enquête faite, on apprit que son instigateur était Jehan Regnault, gentilhomme, demeurant à la Barre de Saint-Juire, qui avait voulu se venger d’une sentence prononcée à son détriment par le sénéchal. Un décret de prise de corps fut aussitôt lancé contre lui et ses valets, complices du méfait. Trois de ceux-ci furent condamnés à la prison, afin d’expier la faute de leur maître, qui en fut quitte pour une simple mercuriale. »

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